C'est le grand ménage. Mon grand ménage de signets. Comme la plupart des internautes, j'avais accumulé des centaines (voire des milliers) de signets depuis le milieu des années 2000.

En réalité, je ne les ai pas compté mais grâce à des outils de type Xmark, mes signets et autres bookmarks ont survécus à mes diverses plantages et réinstallations de Windows. Ils ont aussi survécus aux changements de navigateur (Internet Explorer à Firefox pour faire simple).

Alors depuis quelques jours, je me suis amusé à les parcourir et à les reclasser.

• Premier choc, un grand nombre d'entre eux sont aujourd'hui des liens morts qui pointent vers des pages et des sites qui n'existent plus. C'est à la fois déprimant de constater autant de savoir et de connaissance qui disparaissent et en même temps rassurant... Il paraît que l'on a de la mémoire que parce qu'on oublie. Notre cerveau travaille pendant la nuit à oublier certains éléments pour faire de la place à ceux plus importants que l'on souhaite inconsciemment conserver. Le Net se comporte finalement comme la nature. Les sites qui n'ont pas les moyens ou l'envie de se maintenir...disparaissent. Comme nos souvenirs futiles.
• Second choc, grâce à tous ces signets, on arrive à appréhender l'immensité de l'océan Internet. Mes signets se sont constitués au fil de mes très nombreuses navigations sur le Web. Une page jugée intéressante est irrémédiablement sauvegardée marquant ainsi mon attachement conscient au résultat. Que de sujets, que de domaines et de thèmes abordés.
• Troisième choc, ces signets sont un véritable voyage dans le temps. C'est un peu remonter dans son passé, retrouver des centres d'intérêts anciens, des sujets ou une actualité passée qui revient en mémoire comme un vieux souvenir. J'ai vraiment eu l'impression de me replonger dans mon passé, certes récent, mais une partie de moi finalement.
• Enfin quatrième choc, combien de signets m'ont vraiment été utiles. La plupart des pages marquées n'a jamais été consultée de nouveau. Marquer une page, c'est avoir l'impression de faire un effort de mémoire qui au final n'en est pas un. Rien ne remplacera l'apprentissage et l'intelligence humaine. Vouloir à tout prix tout voir, tout conserver est finalement vain.
   
• Enfin cinquième et dernier choc, les moteurs de recherche nous sont devenus indispensables pour surfer, pour structurer cette immensité d'information et de données. La prochaine étape ne sera-t-elle pas que ces moteurs deviennent indispensables pour simplement...penser.