Après avoir déambulé dans les allées du salon du livre jeunesse de Villeurbanne (69 - Rhône), une réflexion s'est imposée à moi : le livre papier n'est pas mort. Une évidence, devrais-je dire. J'ai vu l'intérêt que portent encore les enfants à des auteurs visiblement heureux d'être là, de parler de leur travail et de dédicacer leurs ouvrages. Qu'en sera-t-il dans quelques années ?

Cette réflexion vient en réaction aux polémiques récurrentes lues sur le web ces dernières années. On parle encore beaucoup de Google et de la numérisation des livres (lire à ce sujet des interviews croisés sur Evene.fr). Plus récemment les e-books et surtout l'iPad d'Apple ont (trop) fait parler d'eux.

Certes, il est admis qu'un nouveau média (ou un nouveau support de diffusion) ne fait pas disparaître ces prédécesseurs. Le radio existe toujours malgré l'apparition de la télévision. Il en est de même pour la presse écrite, même si cette dernière est financièrement menacée et n'a pas encore trouvé son modèle économique.

Après les industries de la création musicale et cinématographique qui se sentent menacées, ne serait-ce pas ensuite au tour du livre ? De plus en plus les éditeurs "traditionnels" (les majors pour ne pas les citer) perdent leurs prérogatives et leur poids face au piratage d'un coté et surtout aux nouveaux diffuseurs de contenu de l'autre (par exemple Apple Store pour ne pas le citer). Là encore c'est un modèle économique qui change et qui échappe à son créateur originel. Qu'en sera-t-il pour le monde du livre et de la bande dessinée ? Va-t-on assister au même affrontement ?

Le thème cette année du 11ème salon du livre de jeunesse était "RÉSISTER". Ne devrions nous pas justement être des citoyens responsable et être capable de résister aux sirènes consuméristes et marketing des vendeurs de savonnettes technologiques.

Zaü, l'illustrateur invité d'honneur du salon du livre de Villleurbanne n'y va d'ailleurs pas par quatre chemins :

" résister aujourd'hui, c'est résister à l'invasion technologique et donc à la publicité qui porte aux nues tous les appareils. Résister c'est précisément penser et agir contre la désintégration des liens. Résister c'est prendre de la distance par rapports aux voitures qui symbolisent encore toute notre exigence et notre soif de technologie. "