Vinton CERF, l'un des créateurs du protocole TCP/IP (protocole de communication à la base du Net), s'est récemment exprimé pour défendre Internet face à un flot de reproches. Internet n'est, selon lui, que le reflet de la société avec ce qu'elle peut avoir de beau et de négatif.
Il est vrai que les cotés "sombres" du Net (Spams, escroquerie, virus,...) ne sont pas de la responsabilité directe de la technologique qui les anime mais essentiellement dus aux malveillances délibérées de quelques individus.

Je rejoints tout à fait son opinion. Rejeter la faute sur tel ou tel outil, c'est faire la négation des travers de l'humain, de son coté faillible. Se cacher derrière la barrière technique, c'est de la démagogie et une méconnaissance complète du genre humain. Dans tous les cas, le fautif reste le créateur et l'utilisateur, pas la technique en elle même.

Si l'on regarde dans l'histoire du XXème siècle, de nombreux scientifiques (et notamment Einstein) ont regretté leur participation à la conception de la bombe atomique. Mais une telle démarche est impossible avec les technologies liées à l'Internet, aux médias et à la communication. La diffusion est désormais trop large, les implications trop fortes alors que la bombe reste entre les mains de quelques nations.

La tentation de critiquer une technologie et sa diffusion derrière des "c'était mieux avant" ne tient pas le choc. La technologie n'est en soi ni bonne ni mauvaise, elle est complètement assujettie à l'utilisateur humain et à son intention. Certains pourront donc considérer qu'elle est forcément mauvaise si elle est mise en oeuvre par l'Homme...

Je ne cherche pas à dédouaner les scientifiques irresponsables ou les abus de la "techno science" mais simplement à être lucide et réaliste.

Au final, l'étude des technologies et de leurs impactes n'est pas complète si l'on n'y intègre pas une dimension humaine. Les sciences cognitives, la communication, la sociologie, l'histoire des sciences, l'informatique appliqué à l'homme (IHM,...) ont encore beaucoup à nous apprendre aux côtés des sciences plus traditionnelles. Il reste sans doute encore du chemin à parcourir dans ces domaines dans de nombreuses formations d'ingénieurs ou de managers.

Toute technologie n'a de sens que si elle est considérée, conçue et mise en oeuvre avec et pour l'Homme. Je dirai même plus, on ne peut parler de succès ou de réussite technologique (progrès, invention,...) que si l'humain a eu quelque chose à y gagner.

Peut-être le plus important à connaître reste donc l'Homme et sa psychologie ?

P. S. Mon argumentaire ne tient absolument pas compte des facteurs économiques et financiers qui interviennent également dans la réussite ou l'échec d'une technologie.